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Quand la Mascotte Devient Légende
La nuit venait de se poser sur la lisière de Brocéliande. Les ombres s’épaississaient entre les troncs, et la mousse scintillait encore d’un peu de rosée oubliée par le jour. Là, sur son rocher préféré — plat, moussu, et assez haut pour dominer la clairière comme une reine sur son trône — Grisouille s’installa. Son pelage tigré captait la pâle lumière de la lune, et malgré les plaies encore fraîches qui striaient son flanc, elle tenait la tête haute.
Un bruissement parcourut les buissons. D’abord deux mésanges bavardes, puis un écureuil à la queue en panache, un hérisson ventru qui soufflait comme un forgeron, un vieux hibou aux yeux jaunes, et même le blaireau Grognar, toujours bougon mais jamais absent quand il s’agissait d’écouter un bon drame.
Tous savaient que si Grisouille grimpait sur son rocher, c’était pour parler, et que si Grisouille parlait, alors il y aurait du spectacle.
— Animaux de la clairière, approchez, écoutez ! déclama la chatte en gonflant la poitrine malgré un léger couinement de douleur. Ce soir, je vous conterai le récit de ma plus grande bataille. Une attaque perfide, sournoise, lâche comme une crotte de mulot sous la pluie !
Les mésanges, excitées, pépiaient :
  — Chuuuut ! Chuuuut ! Laissez parler la dame !
Le hibou hocha gravement la tête, les plumes hérissées :
  — Une bataille, dis-tu ? Était-ce contre l’ombre ? Contre les esprits de la nuit ?
Grisouille plissa les yeux, jouant de l’effet dramatique.
  — Pire, Hibou. Pire que tout cela. J’ai été attaquée par… le matou hirsute.
Un frisson parcourut l’assemblée. Le hérisson lâcha un petit “oh la vache” qui fit sourire l’écureuil.
— Oui ! poursuivit Grisouille, levant une patte comme une comédienne sur scène. Ce démon des fourrés, ce tyran velu qui rôde dans vos jardins, cherchant à imposer sa loi de crocs et de griffes !
Le blaireau Grognar grommela :
  — Je l’ai vu, moi, ce grand machin. Odeur de poubelle, allure de sac de patates… Une vraie nuisance.
— Une nuisance ?! rugit Grisouille, outrée. C’est une abomination ! Il a attendu que je sois affaiblie, que mon ventre soit encore rasé par les cruelles lames de la Sorcière-Blanche-aux-Scalpels — oui, la Maudite Malepoil ! — pour me bondir dessus comme un lâche !
Les mésanges poussèrent un cri d’horreur :
  — Une attaque contre une convalescente ! Mais quelle indignité !
Le hibou, solennel, murmura :
  — Voilà bien la signature des tyrans. Ils n’affrontent que les faibles.
Grisouille continua, prenant des poses grandiloquentes :
  — Il s’est jeté sur moi, ses griffes visèrent mon ventre mis à nu, et ses crocs… oh ! ses crocs se sont plantés dans mon cou, jusque dans ma chair !
Un silence dramatique tomba sur la clairière. Le hérisson couina :
  — Tu saignais beaucoup ?
— Beaucoup ?! répliqua Grisouille en roulant des yeux. C’était un torrent, une rivière rouge !
L’écureuil ricana :
  — Mouais, ou alors trois gouttes qui ont taché ta moustache…
Grisouille le fusilla du regard.
  — Je ne t’ai rien demandé, cure-dent sur pattes !
Les rires fusèrent dans l’assemblée, mais tous reprirent vite leur sérieux. Grisouille avait ce don : faire rire et trembler dans la même respiration.
Elle reprit son récit d’une voix plus grave :
  — Je suis revenue au Labo de Merlin. Tremblante, griffée, le sang perlant sur ma belle fourrure. Et là, mes gardiens… Merlin le Sage et Petite Plume la Fée. Ils m’ont vue. Leurs visages se sont couverts d’inquiétude.
— Ohhh… firent en chœur les mésanges.
— Ils m’ont portée, cajolée, veillée. Mais bientôt… leur sombre dessein s’est révélé.
Le hibou fronça ses plumes.
  — Quel dessein ?
Grisouille grimaça, la voix chargée de mépris :
  — Ils voulaient… m’emmener… (elle baissa la voix jusqu’au chuchotement) chez la… vétérinaire.
Un hurlement de panique éclata dans la clairière. Tous les animaux reculèrent comme si le mot lui-même brûlait leurs oreilles.
— Chuuuut ! s’écria l’écureuil, affolé. On ne dit pas ce mot !
Le hérisson, recroquevillé sur lui-même, marmonna d’une petite voix tremblante :
  — Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom…
Le hibou, blême, rectifia d’une voix rauque :
  — La Sorcière aux Aiguilles. La Raseuse de Fourrure. L’Enleveuse de Dignité.
Grisouille gonfla la poitrine, dramatique :
  — Oui, mes amis, Merlin et Petite Plume, aveuglés par la peur de l’infection, ont failli me livrer à la Malepoil ! J’ai vu la caisse de transport, cette prison de plastique aux barreaux maudits… et là… là j’ai compris.
Tous les animaux se penchèrent vers elle, suspendus à ses mots.
— J’ai bondi. Malgré mes plaies, malgré la douleur… j’ai bondi entre les jambes de Merlin et j’ai fui dans la nuit, libre comme l’éclair !
Les mésanges applaudirent de leurs ailes. L’écureuil siffla d’admiration. Le blaireau lâcha même un grognement approbateur.
Grisouille leva la patte, le regard flamboyant.
  — Et me voici, mes frères, mes sœurs, pour vous conter ce haut fait, pour que nul n’oublie comment Grisouille, blessée mais invaincue, a défié la trahison, la cruauté et… la vétérinaire !
Nouveau cri de panique général. Le hérisson tomba sur le dos en serrant ses piquants. L’écureuil plaqua ses pattes sur ses oreilles. Le hibou ferma les yeux, comme pour conjurer le mal.
Mais déjà, Grisouille sentait sa tête tourner, ses yeux se troubler. Elle vacilla légèrement sur son rocher. Le hibou s’inquiéta :
  — Tu es pâle, conteuse…
— Ce n’est… rien… souffla Grisouille, la voix soudain fragile. Mais sa patte céda, son regard se brouilla, et elle s’effondra mollement sur la mousse.
Un cri d’alarme traversa la clairière.
  — Vite ! Une mésange ! Allez prévenir Merlin !
La mésange, minuscule flèche de plumes, traversa la nuit à toute vitesse. Elle frappa de son bec la vitre du Labo, piaillant comme une sirène d’alerte.
Merlin ouvrit, les cheveux en bataille, les yeux creusés d’inquiétude. Derrière lui, Petite Plume accourut, pâle comme la lune.
— Grisouille ! Où est-elle ?! cria la Fée.
La mésange tourna sur elle-même en piaillant, puis fila devant, menant les deux humains à la clairière.
Ils trouvèrent la chatte allongée, entourée des animaux de la forêt qui s’écartèrent à regret. Merlin se pencha, la prit doucement contre lui, ses doigts tremblant en sentant les plaies au cou.
— Oh, ma pauvre petite guerrière…
Grisouille entrouvrit les yeux, marmonna d’une voix faible mais encore théâtrale :
  — Je… je n’ai pas fui… cette fois…
Petite Plume caressa son front, les yeux brillants :
  — On doit l’emmener. Tout de suite.
Alors, sans un mot de plus, Merlin porta sa compagne blessée. Grisouille, la tête lourde, sentit la caisse de transport se refermer sur elle. Ordinairement, elle aurait feint la mort, bondi comme une panthère, filé entre les jambes. Mais cette fois… rien. Son corps refusait de suivre sa légende.
— Emmenez-moi… si vous l’osez, souffla-t-elle d’une voix étouffée. Mais sachez que je reviendrai… pour me venger.
Le trajet fut un cauchemar. Chaque cahot du sentier secouait ses plaies. Et déjà, une odeur terrifiante emplissait ses narines : désinfectant, plastique, sueur animale, ce parfum de prison que tout chat reconnaît…
La clinique.
À peine passée la porte, un concert de jappements, de miaulements désespérés, de couinements résonna. Une basse-cour des suppliciés. Dans une cage, un vieux chat borgne hurla :
  — Sauve-toi, petite ! Ils vont nous piquer !
Un chien au museau gris sanglota :
  — Ils m’ont déjà pris… mes boules…
Grisouille cligna des yeux, horrifiée.
  — Des… boules ? Qu’est-ce donc que ce rituel barbare ?
On ne lui répondit pas : déjà, une silhouette approchait. Elle.
  Dr Malepoil.
  Manteau blanc, regard froid, sourire mince comme une lame.
— Ah, voici notre héroïne, dit la voix glacée. La blessée du soir. Installez-la, que je voie ses plaies.
Le sang de Grisouille se glaça. Elle chercha ses forces, mais ses pattes ne la portaient plus. Elle fut déposée sur la table, froide comme une dalle de pierre.
Et là, l’horreur commença.
— On rase, annonça la Sorcière.
Un vrombissement. La tondeuse.
  Grisouille ferma les yeux, sentant ses beaux poils tigrés tomber en sacrifice.
— Non… pas ma fourrure… C’était mon armure, ma gloire…
Puis vint l’aiguille. La Piqûre Maudite.
  Elle sentit le venin brûler sa chair, ses oreilles bourdonnèrent, son cœur vacilla.
— Ma… légende… est finie… pensa-t-elle dans un souffle.
Mais, dans les ombres de la salle, les regards des autres prisonniers se posaient sur elle. Le vieux borgne, le chien sans boules, les lapins terrifiés. Et Grisouille, même à l’agonie, comprit : son rôle n’était pas fini. Elle devait résister.
— Qu’on me rase, qu’on me pique, qu’on m’humilie ! siffla-t-elle entre ses crocs. Je survivrai… et je reviendrai.
Merlin, qui la tenait encore, sentit ses yeux briller de défi malgré la douleur.
  Petite Plume serra sa main.
— Elle est incroyable… murmura la Fée.
Et tandis que Dr Malepoil appliquait la Bétadine, colorant son ventre en orange vif, Grisouille eut la force de lâcher une dernière réplique :
  — Regardez-moi… je suis devenue… une carotte.
Même Merlin éclata d’un rire nerveux, brisant un instant la tension.
Hélas, voyageurs, ce récit n’est pas qu’un conte forgé par les échos de Brocéliande. La petite chatte tigrée, l’égérie des Potions de Merlin, a bel et bien subi l’attaque d’un vil matou, lâche et brutal, qui a profité de sa faiblesse après sa stérilisation. Sa fourrure douce a été lacérée, son cou mordu profondément, et il a fallu l’intervention du vétérinaire pour éviter que l’infection ne s’installe.
Mais qu’ils se rassurent, ceux qui l’aiment : Grisouille, vaillante guerrière et mascotte indomptable, se remet de ses blessures. Certes, elle ressemble pour l’heure à un petit rat mal coiffé, moitié tondu, moitié couvert de bétadine, mais déjà son regard vert étincelle de nouveau d’ironie.
— « Ah ! Les humains disent que je dois me reposer... Mais moi, je prépare ma revanche. Attendez un peu, bientôt, moi aussi j’aurai ma Potion ! Une potion griffue, râleuse et irrésistible... et gare à celui qui osera encore s’approcher de mon ventre ! »
Ainsi s’achève l’épisode, non d’une défaite, mais d’une renaissance : car dans les forêts de Merlin, même les petites guerrières rayées trouvent la force de se relever, et de transformer leurs cicatrices en légendes.
 
								Merlin et sa Fée
Il était un temps où la Terre respirait au rythme du chant des peuples invisibles.
Sur les sentiers de Brocéliande, là où la brume s’attarde comme un vieux souvenir, certains savent encore percevoir ce que l’Histoire a cru éteindre. Les Hommes, dans leur aveuglement, ont altéré et façonné ce monde à leur image, oubliant l’harmonie qui y régnait autrefois, mais à l’ombre de leurs pas résonne encore l’écho d’autres présences. Elfes, fées, korrigans… ces êtres magiques ont appris à se fondre dans le silence, dissimulés sous l’écorce d’un arbre, derrière un menhir ou une racine. Ce que le regard n’aperçoit plus, le cœur de l’enfant le devine encore.
Aujourd'hui, ce sont les breuvages qui chuchotent à qui sait tendre l'oreille. Chaque gorgée devient un pont tendu entre ce monde et celui que les yeux oublient. On dit que ces potions ne sont pas de simples infusions, mais des reliques d’un temps où l’harmonie liait l’homme à la nature. Dans chaque tasse, il y a un secret, une promesse, celle de renouer avec le Petit Peuple qui se cache encore sous nos pieds, à la frontière de l’invisible.
Je suis Merlin, ou Merzhin en langue bretonne. Des années en arrière, lorsque la forêt était encore plus dense que la mémoire, j’ai rencontré une fée, fragile et blessée par la cruauté des hommes. Ensemble, dans l'intimité des clairières et autour de potions aux parfums enivrants, nous avons guéri nos cœurs et partagé des récits d'antan. Ses breuvages portaient en eux des secrets oubliés.
De ces instants sont nées "Les Potions de Merlin." Plus que de simples boissons, elles sont des portes vers un univers que la raison n’ose plus explorer. Chaque composition raconte une histoire, capture l'essence d'une légende et murmure une vérité cachée. Aujourd'hui, je t’invite, voyageur, à écouter ces récits. Installe-toi. Respire. Laisse-toi emporter.
Le monde moderne ne croit plus en la magie, mais peut-être sauras-tu, toi, retrouver cet émerveillement, ne serait-ce qu’un instant. Car au fond de ta tasse, quelque part entre la première et la dernière gorgée, se cache l'âme d'une fée.
Merlin
À l'orée des grands chênes et des brumes éternelles, une maison de bois respire au rythme de la forêt.
Au cœur du Morbihan, là où la forêt se fait refuge, nous avons ancré notre existence dans une maison de bois, abritée sous les chênes. C’est ici, à l’orée des légendes, que notre petite entreprise familiale a pris racine, nourrie par l’âme bretonne qui imprègne nos cœurs. La Bretagne n’est pas simplement la terre que nous habitons ; elle est un souffle, une mémoire, une âme ancienne qui résonne en nous.
Ce n’est pas un hasard si les mystères de cette région se sont révélés à nous. Autour d’une tasse de chocolat fumant, d’une infusion rare, ou d’un thé dont les notes rappellent des temps oubliés, la légende est venue à nous. Elle s’est glissée dans les paroles d’un conteur, s’est murmurée dans la confidence d’un ami connaissant des sentiers cachés. Peu à peu, elle a pris forme, nous entraînant dans une quête silencieuse, à la recherche de notre propre Graal : un lien intime avec le "Petit Peuple", ces gardiens invisibles des secrets de Brocéliande.
Convaincus que la vraie richesse réside dans le partage, en 2022, nous avons fait le choix de dédier notre passion à la découverte et à la transmission de breuvages d’exception. Chaque gorgée que nous offrons est une invitation à renouer avec un monde ancien, celui où la terre et l’homme respiraient en harmonie, où les légendes faisaient vibrer les cœur.