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Mograal et le ceribulle
La nuit était douce sur Brocéliande, une de ces nuits où le silence danse entre les feuillages et où le vent caresse les songes des rêveurs. Mograal, le troll au cœur tendre, marchait à pas lents sur un sentier bordé de mousse. Ce soir-là, il n'avait qu'une seule envie : lever les yeux vers le ciel et plonger son regard dans la lumière apaisante de la lune. Mais un épais manteau de nuages en avait décidé autrement.
Il s'arrêta au milieu du sentier, levant son large visage vers l'obscurité mouvante. Ses yeux se voilèrent d'une tristesse enfantine. Il aimait la lune, son éclat doux et rassurant, sa façon de se glisser dans l'eau des rivières et de danser sur les feuillages argentés. Mais ce soir, elle se cachait. Il soupira, un soupir profond, sans colère ni impatience, juste empreint d'un doux regret. "Elle n'est pas là..." murmura-t-il, un brin de mélancolie dans la voix.
Il reprit son chemin, la tête basse, laissant ses jambes le porter sans y penser. C'est alors qu'il passa sous un grand cerisier, dont les fruits luisaient d'un rouge profond sous la lumière timide des lanternes de Merlin. Grisouille observait Mograal depuis les hauteurs de l'arbre. Elle aimait bien ce gros troll rêveur qui parlait aux étoiles et soupirait devant les nuages. Elle s’étira, fit frémir sa queue, puis, d’un bond léger, elle se propulsa sur un rameau plus fin qui, sous son poids félin, trembla avant de céder. Dans un léger pop ! et un froissement de feuilles, une boule de fourrure rouge se détacha et tomba droit sur le nez du troll. Elle roula sur son museau avant d’atterrir dans le creux de sa large main. Mograal, surpris, cligna des yeux en contemplant l'étrange petite créature.
C'était un Céribulle.
Les Céribulles étaient de curieux petits êtres, ronds et duveteux comme des cerises. Leur fourrure était d'un rouge profond, soyeux au toucher, et sur leur tête trônait une fine tige verte qui frémissait au moindre souffle d'air. Ils avaient de grands yeux brillants, emplis d'une lueur espiègle, et lorsqu'ils riaient, ils libéraient de minuscules bulles parfumées au jus de cerise. Ils avaient également le pouvoir de réaliser les vœux.
Mais celui-ci ne riait pas. Il tremblait de tout son petit corps, figé par la peur.
— Oh non, oh non ! bredouilla-t-il d’une voix minuscule. C’est la fin ! Dévoré par un monstre des bois !
Mograal, qui n’avait jamais mangé autre chose que des champignons et des baies, écarquilla les yeux. Puis, il esquissa un sourire. Un sourire vaste, paisible, un sourire qui ne menace jamais. Il resta immobile, laissant le temps au petit être de réaliser qu'il n'avait rien à craindre.
— Te manger ? répéta-t-il. Mais pourquoi ferais-je une chose pareille ?
Le Céribulle cligna des yeux.
— C’est… c’est ce que font les trolls, non ?
Mograal posa une énorme main sous son menton, réfléchissant avec sérieux.
— Pourquoi ferais-je cela ? Tu es joli, et j'aime les choses jolies.
Le Céribulle se figea, perplexe. Il n’avait jamais rencontré de troll aussi bizarre. D’habitude, tout le monde le poursuivait pour lui tirer un vœu, et voilà qu’il tombait sur un géant mélancolique qui passait son temps à scruter le ciel.
— Si tu ne veux pas me manger, qu’est-ce que tu fais ici, alors ? osa-t-il demander.
Mograal soupira.
— J’attends la lune… mais elle se cache.
Un silence flotta entre eux, seulement troublé par le bruissement des feuilles. Puis le Céribulle, soulagé de ne pas finir en casse-croûte, gonfla son petit torse et déclara :
— Eh bien, cher troll, en remerciement de ta clémence, je t’accorde un vœu ! N’importe lequel !
Mograal battit des paupières, surpris.
— Un vœu ?
— Absolument ! Tout ce que ton cœur désire !
Mograal réfléchit un long moment, les yeux perdus dans les ombres du ciel. Puis, dans un souffle, il murmura :
— Alors… je veux voir la lune.
Le Céribulle cligna des yeux, interloqué. C’était bien la première fois qu’on lui demandait un vœu aussi simple. Il resta un instant figé, ses minuscules pattes repliées contre lui. Il s’attendait à une demande extravagante – des montagnes de fruits sucrés, une rivière de miel, voire des ailes pour s’envoler. Mais non. Ce troll rêveur, assis sous le cerisier, ne voulait qu’une chose : voir la lune.
— C’est tout ? finit-il par demander, incrédule.
Mograal hocha lentement la tête.
— C’est tout.
Le Céribulle fronça ses minuscules sourcils. D’ordinaire, il usait de ses pouvoirs pour aider les plantes à pousser ou faire briller les baies comme de petites lanternes. Mais dissiper les nuages ? C’était une autre affaire…
Grisouille, perchée sur une branche, balançait la queue d’un air pensif. Elle s’approcha et murmura d’une voix douce :
— Les nuages ne restent jamais en place. Si tu les chatouilles un peu, ils s’envolent peut-être…
Le Céribulle haussa ses petits sourcils verts.
— Chatouiller les nuages ? Hmm… ça mérite d’être tenté.
Il sauta souplement de la main de Mograal et atterrit sur une feuille humide. Puis, fermant les yeux, il prit une profonde inspiration et souffla doucement vers le ciel.
Une brise légère s’éleva aussitôt.
D’abord timide, elle s’amusa à danser dans les branches du cerisier, soulevant quelques pétales qui virevoltèrent comme de minuscules lucioles pâles. Puis elle grimpa, grimpa encore, effleurant les nuages de ses doigts invisibles.
Mograal retint son souffle.
Les masses cotonneuses frémirent, hésitèrent… puis commencèrent à se déchirer lentement.
Et là, entre deux pans d’ombre mouvante, un éclat d’argent perça la nuit.
Un sourire immense illumina le visage du troll.
— La voilà…
La lune se dévoilait peu à peu, ronde et paisible, suspendue au-dessus du monde. Sa lumière froide baignait la clairière, se reflétant dans les yeux brillants de Mograal.
Le Céribulle observa la scène, touché malgré lui. Il n’avait jamais vu quelqu’un regarder la lune avec autant de bonheur simple, comme si elle était un trésor précieux offert rien qu’à lui.
— Tu es un drôle de troll, murmura-t-il enfin.
Mograal haussa ses épaules massives.
— Peut-être.
Il contempla encore la lune un instant, puis baissa les yeux vers son petit ami rouge et duveteux.
— Merci, Céribulle.
Le Céribulle eut un frisson de fierté et gonfla sa minuscule poitrine.
— Tout le plaisir était pour moi, géant rêveur.
Grisouille s’étira langoureusement sur sa branche, satisfaite. La nuit avait retrouvé sa lumière, et dans la clairière, un troll et une minuscule créature rouge avaient partagé un moment de complicité.
Avant de disparaître dans les ombres du sous-bois, le Céribulle ne put s’empêcher de demander :
— Dis-moi, Mograal… Pourquoi voulais-tu tant voir la lune ?
Le troll cligna lentement des paupières, comme s’il goûtait la question avant d’y répondre. Mais les secondes passèrent, puis les minutes, et une étrange lueur se diffusa dans ses yeux. Il regardait la lune, totalement absorbé par sa lumière, par sa beauté si simple et si parfaite. Un léger sourire effleurait ses lèvres, mais il ne répondit pas.
Le Céribulle attendit, suspendu dans l’air, sans oser troubler le silence. Mograal semblait ne plus entendre, comme si le monde autour de lui avait disparu dans la lueur argentée qui baignait la clairière. Le troll était là, le regard perdu dans l’infini, comme un enfant émerveillé par une étoile qu’il venait tout juste de découvrir.
Le Céribulle, après un long moment d’hésitation, finit par soupirer. Il n’eût pas le courage de le déranger. Peut-être que parfois, il est des questions sans réponse, car la beauté du moment suffit.
Merlin et sa Fée
Il était un temps où la Terre respirait au rythme du chant des peuples invisibles.
Sur les sentiers de Brocéliande, là où la brume s’attarde comme un vieux souvenir, certains savent encore percevoir ce que l’Histoire a cru éteindre. Les Hommes, dans leur aveuglement, ont altéré et façonné ce monde à leur image, oubliant l’harmonie qui y régnait autrefois, mais à l’ombre de leurs pas résonne encore l’écho d’autres présences. Elfes, fées, korrigans… ces êtres magiques ont appris à se fondre dans le silence, dissimulés sous l’écorce d’un arbre, derrière un menhir ou une racine. Ce que le regard n’aperçoit plus, le cœur de l’enfant le devine encore.
Aujourd'hui, ce sont les breuvages qui chuchotent à qui sait tendre l'oreille. Chaque gorgée devient un pont tendu entre ce monde et celui que les yeux oublient. On dit que ces potions ne sont pas de simples infusions, mais des reliques d’un temps où l’harmonie liait l’homme à la nature. Dans chaque tasse, il y a un secret, une promesse, celle de renouer avec le Petit Peuple qui se cache encore sous nos pieds, à la frontière de l’invisible.
Je suis Merlin, ou Merzhin en langue bretonne. Des années en arrière, lorsque la forêt était encore plus dense que la mémoire, j’ai rencontré une fée, fragile et blessée par la cruauté des hommes. Ensemble, dans l'intimité des clairières et autour de potions aux parfums enivrants, nous avons guéri nos cœurs et partagé des récits d'antan. Ses breuvages portaient en eux des secrets oubliés.
De ces instants sont nées "Les Potions de Merlin." Plus que de simples boissons, elles sont des portes vers un univers que la raison n’ose plus explorer. Chaque composition raconte une histoire, capture l'essence d'une légende et murmure une vérité cachée. Aujourd'hui, je t’invite, voyageur, à écouter ces récits. Installe-toi. Respire. Laisse-toi emporter.
Le monde moderne ne croit plus en la magie, mais peut-être sauras-tu, toi, retrouver cet émerveillement, ne serait-ce qu’un instant. Car au fond de ta tasse, quelque part entre la première et la dernière gorgée, se cache l'âme d'une fée.
Merlin
À l'orée des grands chênes et des brumes éternelles, une maison de bois respire au rythme de la forêt.
Au cœur du Morbihan, là où la forêt se fait refuge, nous avons ancré notre existence dans une maison de bois, abritée sous les chênes. C’est ici, à l’orée des légendes, que notre petite entreprise familiale a pris racine, nourrie par l’âme bretonne qui imprègne nos cœurs. La Bretagne n’est pas simplement la terre que nous habitons ; elle est un souffle, une mémoire, une âme ancienne qui résonne en nous.
Ce n’est pas un hasard si les mystères de cette région se sont révélés à nous. Autour d’une tasse de chocolat fumant, d’une infusion rare, ou d’un thé dont les notes rappellent des temps oubliés, la légende est venue à nous. Elle s’est glissée dans les paroles d’un conteur, s’est murmurée dans la confidence d’un ami connaissant des sentiers cachés. Peu à peu, elle a pris forme, nous entraînant dans une quête silencieuse, à la recherche de notre propre Graal : un lien intime avec le "Petit Peuple", ces gardiens invisibles des secrets de Brocéliande.
Convaincus que la vraie richesse réside dans le partage, en 2022, nous avons fait le choix de dédier notre passion à la découverte et à la transmission de breuvages d’exception. Chaque gorgée que nous offrons est une invitation à renouer avec un monde ancien, celui où la terre et l’homme respiraient en harmonie, où les légendes faisaient vibrer les cœur.