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Elle avait quitté la ville sans se retourner.
Pas pour fuir, non. Mais parce qu’elle sentait, au plus profond d’elle-même, que si elle ne s’offrait pas une parenthèse, même minuscule, elle finirait par se dissoudre dans le tumulte des jours. Chaque matin ressemblait au précédent, et chaque soir pesait un peu plus lourd. Le monde lui demandait sans cesse davantage : plus de rapidité, plus d’efficacité, plus d’adaptation… mais jamais plus de douceur.
Et elle, doucement, lentement, se fanait.
Alors, un jour, elle suivit une rumeur. Une légende. Une de celles que l’on murmure dans les cercles discrets, entre deux silences complices. Une histoire de potions, de forêt, et d’un certain Merlin… Un enchanteur des temps modernes qui n’avait pas renoncé à l’imaginaire. On disait que ses breuvages étaient différents. Qu’ils savaient parler au cœur, toucher l’âme, apaiser les nœuds qu’aucun mot ne pouvait délier.
Elle marcha longtemps. Assez pour oublier son téléphone, son agenda, ses obligations. Assez pour sentir que les arbres, peu à peu, devenaient plus hauts, plus anciens, plus… habités.
Un souffle nouveau l’entourait.
Elle ne savait pas si elle rêvait, ou si le monde avait vraiment changé autour d’elle. Mais quelque chose en elle s’ouvrait. Comme une paupière longtemps fermée.
Et soudain, là, au creux d’un vallon baigné de lumière dorée, elle le vit.
Une clairière. Pas tout à fait réelle, pas tout à fait chimérique. Un lieu hors du temps, où la mousse brillait comme des émeraudes, où les papillons traçaient des runes invisibles dans l’air. Au centre, une bâtisse de bois et de lierre, penchée comme une question qu’on n’a jamais osé poser.
Elle s’approcha. Frappa doucement à la porte.
Celle-ci s’ouvrit sans un bruit.
Et là, dans la pénombre douce d’un atelier encombré de fioles, de parchemins et de secrets, un homme leva les yeux. Il sourit, simplement.
— Bonjour, Voyageuse. C’est un long chemin qui t’amène jusqu’ici, non ?
Elle acquiesça sans trop savoir que répondre. Il lui fit signe d’entrer.
— Prends ton temps. Ici, il circule plus lentement.
Elle s’assit sur un vieux tabouret en bois, les mains jointes sur ses genoux. Elle hésita, puis laissa tomber :
— Je crois que j’ai besoin d’une pause. Une vraie. Juste… un moment de paix.
— Je vois. Il hocha doucement la tête, sans la presser. Tu veux une potion ? Pour t’éloigner un instant du bruit du monde ?
— Oui. Pas pour fuir… plutôt pour respirer. J’ai l’impression de m’étouffer dans ma propre vie.
Merlin s’approcha d’une étagère, fit mine de chercher un flacon, mais se retourna avant de le saisir.
— Et si ce que tu cherchais n’était pas seulement un instant ? Est-ce que tu te sens… perdue ?
Elle baissa les yeux. Il n’y avait pas de jugement dans sa voix. Juste une attention vraie, comme si ces mots lui avaient été soufflés par le silence lui-même.
— Je ne sais plus très bien où je suis… ni ce que je fais là.
— Alors peut-être qu’avant de choisir une potion, tu pourrais accepter un autre type de voyage. Un qui commence ici, mais se poursuit là où tu ne t’attendais pas à aller.
Elle le regarda, intriguée.
— Je ne suis pas sûre de comprendre.
Il sourit à nouveau, et dans ce sourire, il y avait la patience des vieilles forêts.
— Petite Plume va t’aider. C’est une guide discrète, mais merveilleuse. Si tu lui offres un peu de ton temps, elle t’emmènera en un lieu où tout s’éclaire. Tu verras… Tu te souviendras.
Un souffle doux entra dans la pièce, comme une promesse portée par le vent. Un parfum de fleurs sauvages se fit sentir.
Quelqu’un approchait.
Elle n’avait pas entendu la porte s’ouvrir.
Mais soudain, une présence. Une douceur.
Une silhouette se tenait là, discrète et tranquille, comme si elle avait toujours fait partie du décor. Vêtue d’une robe fluide aux tons de lin et de miel, une cape à capuche glissée sur les épaules, elle semblait tout droit sortie d’un autre temps. Ses longs cheveux blonds tombaient en cascade sur sa poitrine, et son regard, aux mille nuances de noisette, semblaient porter en eux le calme des aubes oubliées.
— Bonjour, Voyageuse. dit-elle, sa voix aussi légère qu’un soupir de vent. On m’a dit que tu cherchais un lieu pour te retrouver.
La voyageuse cligna des yeux, troublée.
— Vous êtes… Petite Plume ?
La fée acquiesça, un sourire dans le regard.
— Je suis celle qui marche aux côtés. Rien de plus.
Elle tendit la main, simplement.
— Viens. Ce n’est pas un voyage lointain. Mais il est précieux.
La voyageuse hésita. Puis, avec une lenteur timide, elle posa sa main dans la sienne. Un frisson la traversa. Ce n’était ni froid, ni chaud — c’était le frisson qu’on ressent lorsque quelque chose d’oublié s’éveille doucement.
Autour d’elles, le monde bascula.
Les murs de la boutique se fondirent dans le silence. Les objets disparurent comme emportés par une marée invisible. Ne resta qu’un sentier, un souffle, et la sensation d’entrer dans quelque chose de plus vaste qu’un rêve.
Elles marchèrent. Et à chaque pas, le décor changeait.
Ce n’était pas un lieu objectif, pas une forêt ordinaire. C’était une forêt intérieure, faite de souvenirs et de sensations, de couleurs entrevues et de parfums à demi oubliés. Elle se modelait au gré des pensées de la voyageuse, comme si son âme peignait l’espace sans même s’en rendre compte.
Un arbre aux pommes d’or se dressa là, vibrant d’une joie d’enfance. Un vieux puits moussu apparut, où elle avait un jour lancé un vœu sans y croire. Puis une arche de ronces et de roses, formée par des regrets transformés en beauté.
Et au détour d’un pas…
…une clairière.
Mais pas n’importe laquelle.
C’était sa clairière oubliée.
Un lieu tissé de brume douce, d’herbe silencieuse et de lumière filtrée. Un lieu où les arbres chuchotaient son nom avec tendresse. Chaque pierre semblait à sa place, chaque souffle d’air portait le parfum d’un souvenir pur.
Elle tomba à genoux, les mains enfouies dans la mousse.
— C’était là… Je le savais… Pourquoi ai-je oublié ?
Petite Plume s’agenouilla à ses côtés, posant une main sur son dos.
— Nous avons tous une clairière oubliée. Plusieurs, parfois. Ce sont des fragments de nous, égarés dans la course du quotidien. Des lieux d’âme où le monde ne peut entrer, où seuls nos rêves, nos élans, nos vérités profondes ont droit de cité.
— Mais pourquoi les oublie-t-on ?
— Parce que nous vivons trop en surface. Parce que le tumulte est fort, et qu’il nous arrache à nous-mêmes. Alors les clairières se recroquevillent, elles se mettent en veille. Mais elles ne disparaissent jamais. Elles attendent. Comme un cœur bat en silence.
La voyageuse ferma les yeux. Et dans ce silence, elle entendit.
Elle entendit le rire de celle qu’elle avait été, enfant, courant pieds nus sous les chênes.
Elle entendit le vœu muet de celle qu’elle avait été, jeune femme, lorsqu’elle rêvait encore de changer le monde.
Elle entendit le souffle de celle qu’elle était aujourd’hui, lasse, mais toujours debout.
Et tout cela cohabitait ici, dans cette clairière faite d’elle-même.
— Ce lieu est en toi, murmura Petite Plume. À chaque fois que tu reviendras, il te reconnaîtra.
— Je croyais être venue chercher une potion…
— Tu es venue te retrouver. Et parfois, cela commence par un flacon, mais cela va bien au-delà.
La voyageuse sourit, les yeux brillants d'émotions.
Elle ne voulait plus partir. Mais au fond d’elle, elle savait : ce lieu l’accompagnerait désormais.
Le retour fut silencieux.
Non parce qu’il était triste, mais parce que les mots auraient brisé quelque chose. La voyageuse gardait les yeux mi-clos, comme si elle portait encore en elle les reflets de la clairière. Elle marchait lentement, les pas légers, la poitrine un peu plus ouverte, le souffle un peu plus libre.
Quand elle rouvrit les yeux tout à fait, elle se trouvait de nouveau dans l’échoppe de Merlin.
Le parfum des herbes et des bois flottait dans l’air. Le feu crépitait doucement dans l’âtre. Rien n’avait changé — et pourtant, tout était différent.
Merlin releva la tête de son établi et la regarda avec une bienveillance malicieuse.
— Te voilà revenue. Alors ?
Elle hésita, les mots se bousculant sans oser sortir.
— Je… Je crois que je viens de me rappeler qui je suis.
Il hocha lentement la tête, puis alla chercher, dans une étagère haute, un petit flacon ciselé.
Le verre, d’un bleu profond, captait la lumière comme s’il contenait l’éclat d’un ciel au crépuscule.
— Voici ta potion, dit-il en la lui tendant. Elle ne fera pas tout. Elle n’est pas un remède. Mais elle peut devenir une clef.
— Une clef ?
— Une porte. Un lien. Un souvenir. Une passerelle vers cette clairière. Chaque fois que tu la boiras, ne serait-ce qu’une goutte, tu retrouveras le chemin.
La voyageuse serra le flacon contre son cœur. C’était si simple, et pourtant si bouleversant.
— Comme une madeleine de Proust…
Merlin éclata d’un petit rire.
— Si tu veux. Mais à ta manière. Une madeleine distillée avec soin, cueillie aux confins du réel et de l’imaginaire.
— Merci. Pour tout.
Petite Plume, restée en retrait, s’approcha à son tour. Elle tendit un petit parchemin roulé, scellé par un fil de chanvre.
— Ce n’est rien de plus qu’un souvenir de notre promenade. Mais peut-être qu’un jour, ces mots t’aideront à retrouver le chemin sans même ouvrir le flacon.
La voyageuse prit le parchemin, émue. Puis elle sourit, le cœur empli d’une chaleur nouvelle.
— Je reviendrai.
— Tu reviendras, répondirent-ils à l’unisson.
Et tandis qu’elle franchissait la porte, la potion au creux de sa main, elle sut qu’elle n’était plus tout à fait la même.
La forêt l’accueillit avec douceur. Elle marchait, oui… mais quelque part en elle, une clairière restait éveillée.
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Les clairières oubliées n’existent pas vraiment. Elles sont dans les recoins de nos âmes, les secrets murmurés par le vent, les souvenirs que nous avons perdu et retrouvé sans même nous en rendre compte. Elles attendent que nous leur donnions un nom, une forme, un parfum. Elles attendent d’être redécouvertes, chaque fois qu’on en ressent le besoin.
Parce qu’elles ne sont jamais loin. Parce qu’elles sont nous, tout simplement.
À chaque voyage, à chaque potion, à chaque respiration, il y a cette possibilité : celle de se souvenir. De retrouver la trace d’un chemin oublié, celui qui mène à soi-même, celui qui ouvre la porte à tout ce que l’on a aimé, perdu, ou oublié.
Alors, Voyageur, prends cette potion. Mais n’oublie pas que c’est toi qui détiens la clé. La clairière t’attend dans le silence de ton cœur. Elle ne te quittera jamais.
Elle est là, tout près, à portée de main, comme un rêve que l’on garde dans le creux de son esprit.
Il suffit de fermer les yeux, et de faire un pas.
Je crois avoir dit que les clairières oubliées n'existaient pas vraiment... Mais parfois, croire de tout son cœur en quelque chose, c’est lui offrir le souffle même de l’existence.
Merlin et sa Fée
Il était un temps où la Terre respirait au rythme du chant des peuples invisibles.
Sur les sentiers de Brocéliande, là où la brume s’attarde comme un vieux souvenir, certains savent encore percevoir ce que l’Histoire a cru éteindre. Les Hommes, dans leur aveuglement, ont altéré et façonné ce monde à leur image, oubliant l’harmonie qui y régnait autrefois, mais à l’ombre de leurs pas résonne encore l’écho d’autres présences. Elfes, fées, korrigans… ces êtres magiques ont appris à se fondre dans le silence, dissimulés sous l’écorce d’un arbre, derrière un menhir ou une racine. Ce que le regard n’aperçoit plus, le cœur de l’enfant le devine encore.
Aujourd'hui, ce sont les breuvages qui chuchotent à qui sait tendre l'oreille. Chaque gorgée devient un pont tendu entre ce monde et celui que les yeux oublient. On dit que ces potions ne sont pas de simples infusions, mais des reliques d’un temps où l’harmonie liait l’homme à la nature. Dans chaque tasse, il y a un secret, une promesse, celle de renouer avec le Petit Peuple qui se cache encore sous nos pieds, à la frontière de l’invisible.
Je suis Merlin, ou Merzhin en langue bretonne. Des années en arrière, lorsque la forêt était encore plus dense que la mémoire, j’ai rencontré une fée, fragile et blessée par la cruauté des hommes. Ensemble, dans l'intimité des clairières et autour de potions aux parfums enivrants, nous avons guéri nos cœurs et partagé des récits d'antan. Ses breuvages portaient en eux des secrets oubliés.
De ces instants sont nées "Les Potions de Merlin." Plus que de simples boissons, elles sont des portes vers un univers que la raison n’ose plus explorer. Chaque composition raconte une histoire, capture l'essence d'une légende et murmure une vérité cachée. Aujourd'hui, je t’invite, voyageur, à écouter ces récits. Installe-toi. Respire. Laisse-toi emporter.
Le monde moderne ne croit plus en la magie, mais peut-être sauras-tu, toi, retrouver cet émerveillement, ne serait-ce qu’un instant. Car au fond de ta tasse, quelque part entre la première et la dernière gorgée, se cache l'âme d'une fée.
Merlin
À l'orée des grands chênes et des brumes éternelles, une maison de bois respire au rythme de la forêt.
Au cœur du Morbihan, là où la forêt se fait refuge, nous avons ancré notre existence dans une maison de bois, abritée sous les chênes. C’est ici, à l’orée des légendes, que notre petite entreprise familiale a pris racine, nourrie par l’âme bretonne qui imprègne nos cœurs. La Bretagne n’est pas simplement la terre que nous habitons ; elle est un souffle, une mémoire, une âme ancienne qui résonne en nous.
Ce n’est pas un hasard si les mystères de cette région se sont révélés à nous. Autour d’une tasse de chocolat fumant, d’une infusion rare, ou d’un thé dont les notes rappellent des temps oubliés, la légende est venue à nous. Elle s’est glissée dans les paroles d’un conteur, s’est murmurée dans la confidence d’un ami connaissant des sentiers cachés. Peu à peu, elle a pris forme, nous entraînant dans une quête silencieuse, à la recherche de notre propre Graal : un lien intime avec le "Petit Peuple", ces gardiens invisibles des secrets de Brocéliande.
Convaincus que la vraie richesse réside dans le partage, en 2022, nous avons fait le choix de dédier notre passion à la découverte et à la transmission de breuvages d’exception. Chaque gorgée que nous offrons est une invitation à renouer avec un monde ancien, celui où la terre et l’homme respiraient en harmonie, où les légendes faisaient vibrer les cœur.