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Il était tard. Une de ces nuits épaisses où même les étoiles semblent préférer se cacher.
Au cœur de la forêt, dans une clairière si discrète qu’aucun sentier ne la signalait plus, le laboratoire de Merlin palpitait doucement. Sur les étagères dansaient des fioles aux lueurs timides, et le chaudron au fond de la pièce ronronnait comme un vieux chat rassasié.
Merlin, penché sur un manuscrit ancien, traçait des runes à l’encre de cèdre et de souvenirs. La quiétude, rare et précieuse, s’étirait dans l’air comme un souffle apaisé.
Et soudain…
"Ding"
La clochette de la porte tinta, brutalement déplacée par un coup de vent… ou un homme pressé.
Un Voyageur entra. Manteau détrempé, regard brûlant, gestes trop vifs pour l’endroit. Il ne prit pas le temps d’observer les lieux. Il s’approcha du comptoir, balaya du regard les fioles, soupira lourdement.
— T’as pas une potion contre ce monde de fous ? Une qui cogne. Une qui réveille. Une qui arrache le vernis de la réalité.
Merlin leva les yeux, lentement. Il ne répondit pas tout de suite. Il observa l’homme, ses traits tirés, son souffle court, son âme sur le point d’exploser.
Alors seulement, il referma son grimoire d’un geste souple.
— J’ai mieux que ça, murmura-t-il. J’ai le temps de t’écouter.
Le Voyageur haussa les épaules, s’assit comme s’il se laissait tomber. Il fixa le bois noirci du comptoir, puis Merlin, droit dans les yeux.
— Tu veux vraiment savoir ? Très bien. Je vais te le dire. Mais je préviens : ce n’est pas joli.
Ce que j’ai à dire, c’est une révolte. Une rébellion. Un cri qu’on étouffe depuis trop longtemps.
Merlin ne répondit pas. Il versa une liqueur ambrée dans une coupe, y laissa fondre une larme de résine bleue, puis la posa devant le Voyageur.
Ce dernier huma à peine, but une gorgée, et se redressa comme si la potion avait rallumé une flamme.
— Tu sais ce qu’on nous a volé ? Pas notre argent, pas nos maisons, pas même notre avenir.
Non… On nous a volé le silence.
Le vrai. Celui qu’on entendait enfant, allongé dans l’herbe, quand le ciel ne disait rien et que notre tête, elle, débordait d’univers.
Il posa la coupe, le regard ailleurs.
— On nous a volé le vide, Merlin. Le vide fertile, celui qui permettait aux idées de pousser, aux images de naître.
Maintenant, dès qu’il y a un creux, on nous le remplit. Une notification. Un bruit. Un slogan.
Même nos rêves ne sont plus les nôtres : ils sont sponsorisés, vendus, prédigérés.
Merlin hocha légèrement la tête. Le Voyageur reprit, plus bas, mais plus fort.
— Et pourtant, je sens que c’est encore là, quelque part.
Un battement. Une forêt intérieure.
Mais elle est en friche. Abandonnée. Les sentiers se sont effacés.
Il se tourna franchement vers Merlin, le regard brûlant de lucidité.
— Alors j’en ai marre. Tu entends ? J’en ai marre.
De me laisser coloniser l’âme par du prêt-à-penser, du prêt-à-rêver, du prêt-à-oublier.
Je veux reprendre les clefs de mon imaginaire. Je veux me révolter contre l’amnésie.
Je ne veux plus être spectateur. Je veux redevenir auteur.
Il marqua une pause. Le feu du laboratoire crépitait doucement, comme pour saluer ses mots.
— Et tu sais ce qui me fait le plus peur ?
Ce n’est pas de perdre du temps. C’est de ne plus savoir rêver quand, enfin, j’en aurai.
C’est que mon âme ait oublié comment s’émerveiller.
Il se leva. Fit quelques pas dans la pièce. Une fiole frémissante se mit à luire sur son passage.
— Tu sais, Merlin… Je me souviens d’une époque où j’inventais des mondes rien qu’en regardant une fissure dans un mur.
Où un vieux pull oublié devenait la cape d’un mage.
Où je n’avais pas besoin d’images, parce que j’en créais dix mille par minute, avec rien. Avec moi.
Il sourit, amer.
— Aujourd’hui, tout ça… c’est noyé sous des tonnes de pixels. Des récits mâchés, des sensations formatées.
On m’a appris à consommer la magie, pas à la créer.
Il se tourna vers Merlin, les poings serrés.
— Alors j’accuse. Oui, j’accuse ce monde trop rapide d’avoir fait taire mes silences.
J’accuse les bavardages inutiles d’avoir masqué la voix de mon âme.
J’accuse les écrans de m’avoir volé mes ombres.
Et j’accuse moi-même, aussi, de les avoir laissés faire.
Merlin, toujours silencieux, s’était levé. Il approcha, sans un mot, et prit une fiole au verre dépoli, qu’il fit tourner doucement entre ses doigts.
Le Voyageur reprit, plus calme, mais plus déterminé encore :
— L’Imagination n’est pas un passe-temps, Merlin. Ce n’est pas une fantaisie pour les rêveurs oisifs.
C’est une terre intérieure. Un continent secret.
C’est là que naissent les idées, les luttes, les élans. C’est là que je me construis, que je me soigne, que je me sauve.
Et j’en ai assez qu’on me la traite comme un caprice.
Je veux qu’on l’honore. Qu’on lui rende sa place de souveraine.
Il s’arrêta, les yeux brillants.
— Je veux… qu’on réapprenne à imaginer comme on réapprend à respirer.
Longtemps. Profondément. Vraiment.
Merlin sourit doucement. Il déposa la fiole devant lui.
— Alors bois.
Le Voyageur hésita. Puis il prit la fiole, la regarda un instant.
Il ferma les yeux.
Et dans le silence revenu… quelque chose bougea en lui. Une image. Une odeur oubliée. Une étincelle.
Il rouvrit les yeux. Et dit, presque dans un souffle :
— Je crois… que je me souviens du chemin.
Le Voyageur porta la fiole à ses lèvres.
Le liquide offrait des saveurs insaisissables, entre fruits d’ombre et fleurs de brume. Sitôt qu’il l’avala, une douceur silencieuse l’envahit, comme si le monde s’était mis à parler moins fort.
Il se figea. Son souffle ralentit. Puis il baissa les yeux, presque honteux.
— Je suis encore trop… tendu.
Trop emporté.
Je croyais être libre parce que je criais. Mais c’est encore une prison, ça, non ? La révolte sans paix.
Il serra la fiole vide, son regard troublé.
— Je me croyais prêt. Mais mon cœur bat comme un tambour de guerre. Et dans ma tête, c’est encore le vacarme.
Un silence doux s’installa.
Merlin posa une main sur le bois du comptoir, ses doigts dessinant de petits cercles dans la poussière fine.
Sa voix, lorsqu’elle vint, était lente comme un nuage au lever du jour.
— C’est bien. Tu as vu.
Ce que la potion révèle… ce n’est pas la porte, mais la clé.
Et parfois, la clé, c’est de s’asseoir. D’écouter.
De laisser tomber l’épée de la révolte, pour reprendre la plume du rêve.
Il désigna les flammes qui dansaient doucement dans l’âtre.
— L’Imaginaire n’est pas un royaume conquis. C’est un jardin offert.
Et les jardins n’aiment pas les bottes. Ils préfèrent les pieds nus.
Le Voyageur s’assit. Pour la première fois, il ne répondit pas.
Merlin poursuivit, plus bas encore :
— Tu as crié pour que le monde t’entende. C’était juste.
Mais maintenant, écoute.
Ce monde que tu cherches… il te parle déjà.
Pas avec des mots.
Avec des frémissements, des silences, des choses qui ne servent à rien — et qui pourtant guérissent.
— Reviens quand tu veux. Mais pas pour t’agiter. Pas pour expliquer.
Reviens quand tu seras prêt à entendre ce que tu ne cherches pas.
Le feu craquait doucement. Le temps s’était allongé, détendu.
Et dans ce calme nouveau, le Voyageur sentit… non pas une réponse, mais une place.
Le Voyageur ressortit du laboratoire sans bruit.
Le vent avait tourné, ou peut-être était-ce lui qui avait changé d’orientation.
La forêt, pourtant la même, semblait moins pressée.
Chaque feuille paraissait respirer à son rythme.
Il marcha sans hâte, les mains vides, mais le cœur plein.
Un écureuil passa sur un tronc, le salua sans peur.
Le cri d’un geai fendit l’air, et il ne le trouva pas agressif, mais franc.
Il s’arrêta un instant devant une flaque.
Son reflet n’avait pas changé, et pourtant…
Il s’y vit comme pour la première fois : non pas un homme en quête d’un monde,
mais un monde en quête de silence.
Il sourit, sans raison.
Puis, reprenant sa marche, il se dit tout bas :
— Peut-être que rêver n’est pas fuir…
Peut-être que c’est rester… mais autrement.
Et sur le sentier, il ne laissa aucune trace.
Juste un souffle plus calme dans l’air,
comme si l’imaginaire, par lui, avait un peu regagné le monde.
Merlin et sa Fée
Il était un temps où la Terre respirait au rythme du chant des peuples invisibles.
Sur les sentiers de Brocéliande, là où la brume s’attarde comme un vieux souvenir, certains savent encore percevoir ce que l’Histoire a cru éteindre. Les Hommes, dans leur aveuglement, ont altéré et façonné ce monde à leur image, oubliant l’harmonie qui y régnait autrefois, mais à l’ombre de leurs pas résonne encore l’écho d’autres présences. Elfes, fées, korrigans… ces êtres magiques ont appris à se fondre dans le silence, dissimulés sous l’écorce d’un arbre, derrière un menhir ou une racine. Ce que le regard n’aperçoit plus, le cœur de l’enfant le devine encore.
Aujourd'hui, ce sont les breuvages qui chuchotent à qui sait tendre l'oreille. Chaque gorgée devient un pont tendu entre ce monde et celui que les yeux oublient. On dit que ces potions ne sont pas de simples infusions, mais des reliques d’un temps où l’harmonie liait l’homme à la nature. Dans chaque tasse, il y a un secret, une promesse, celle de renouer avec le Petit Peuple qui se cache encore sous nos pieds, à la frontière de l’invisible.
Je suis Merlin, ou Merzhin en langue bretonne. Des années en arrière, lorsque la forêt était encore plus dense que la mémoire, j’ai rencontré une fée, fragile et blessée par la cruauté des hommes. Ensemble, dans l'intimité des clairières et autour de potions aux parfums enivrants, nous avons guéri nos cœurs et partagé des récits d'antan. Ses breuvages portaient en eux des secrets oubliés.
De ces instants sont nées "Les Potions de Merlin." Plus que de simples boissons, elles sont des portes vers un univers que la raison n’ose plus explorer. Chaque composition raconte une histoire, capture l'essence d'une légende et murmure une vérité cachée. Aujourd'hui, je t’invite, voyageur, à écouter ces récits. Installe-toi. Respire. Laisse-toi emporter.
Le monde moderne ne croit plus en la magie, mais peut-être sauras-tu, toi, retrouver cet émerveillement, ne serait-ce qu’un instant. Car au fond de ta tasse, quelque part entre la première et la dernière gorgée, se cache l'âme d'une fée.
Merlin
À l'orée des grands chênes et des brumes éternelles, une maison de bois respire au rythme de la forêt.
Au cœur du Morbihan, là où la forêt se fait refuge, nous avons ancré notre existence dans une maison de bois, abritée sous les chênes. C’est ici, à l’orée des légendes, que notre petite entreprise familiale a pris racine, nourrie par l’âme bretonne qui imprègne nos cœurs. La Bretagne n’est pas simplement la terre que nous habitons ; elle est un souffle, une mémoire, une âme ancienne qui résonne en nous.
Ce n’est pas un hasard si les mystères de cette région se sont révélés à nous. Autour d’une tasse de chocolat fumant, d’une infusion rare, ou d’un thé dont les notes rappellent des temps oubliés, la légende est venue à nous. Elle s’est glissée dans les paroles d’un conteur, s’est murmurée dans la confidence d’un ami connaissant des sentiers cachés. Peu à peu, elle a pris forme, nous entraînant dans une quête silencieuse, à la recherche de notre propre Graal : un lien intime avec le "Petit Peuple", ces gardiens invisibles des secrets de Brocéliande.
Convaincus que la vraie richesse réside dans le partage, en 2022, nous avons fait le choix de dédier notre passion à la découverte et à la transmission de breuvages d’exception. Chaque gorgée que nous offrons est une invitation à renouer avec un monde ancien, celui où la terre et l’homme respiraient en harmonie, où les légendes faisaient vibrer les cœur.