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Le nom retrouvé
Aux confins du pays sans nom, un village flottait dans le ciel. Ses maisons, taillées dans la pierre rouge arrachée au cœur de la colline, s’accrochaient aux roches comme des vigies défiant le temps. Autour d’elles s’étendait la lande, parsemée de chênes solitaires et d’éperons rocheux, jusqu’à se perdre dans la brume où débutaient les premières marches de l’antique forêt — celle que les anciens, à voix basse, nommaient encore Brocéliande.
Au sommet, là où la colline mordait les cieux, se dressaient les ruines d’un château oublié. Ses murailles brisées, noires de mousse et d’ombre, veillaient sur le vide. Sous ces ruines, disaient les gens du village — mais toujours en chuchotant, et jamais longtemps — vivait la sorcière, une gardienne des secrets sans âge.
Ce soir-là, un jeune homme gravissait la pente, le cœur alourdi de questions qu’il n’osait formuler. Ni prince ni héros, il n’était qu’un homme, porté par une quête invisible, inconnue. Ses pas étaient rapides, nerveux, impatients, comme si le monde silencieux l’épiait, prêt à se refermer s’il s’attardait. Il ne portait pas de nom célèbre. Pas encore. Mais il avançait, mû par une soif qu’il ne comprenait pas.
À l’ombre des remparts éventrés, il découvrit une vieille porte de fer rouillée, dissimulée sous les lierres. Un passage étroit s’enfonçait sous la terre, avalé par l’obscurité. Dans la fraîcheur suintante des pierres, il sentit, sans la voir, une présence qui l’attendait. Une voix s’éleva, rauque et vibrante, comme murmurée par la pierre elle-même :
— Entre, voyageur.
Il s’avança dans le couloir exigu, effleurant les parois humides. Une odeur de terre mouillée, de thé fumé et d’herbes séchées emplissait l’air, douce et âcre à la fois. Au bout du tunnel, après avoir descendu un long escalier glissant taillé à même la roche, une salle s’ouvrait : une ancienne crypte, faiblement éclairée par des bougies nichées dans la pierre. Un cercle de dalles antiques entourait un foyer maigre, où un chaudron noir fumait doucement.
Assise sur un amas de tissus et de peaux, la sorcière l’attendait. Elle semblait tissée d’ombres et de lumière, son visage ridé comme une carte ancienne, ses yeux étincelants d’une clarté qui n’appartenait plus tout à fait à ce monde. Ses cheveux blancs flottaient autour d’elle comme un voile de brume. Sans un mot, elle tendit la main vers une petite théière noire suspendue au-dessus du feu. De ses doigts noueux, elle versa un liquide ambré dans deux bols ébréchés, d’où s’élevaient des volutes de parfum âcre et profond. Elle lui tendit un bol.
— Bois, dit-elle. Ce n’est pas pour la soif du corps, mais pour celle que tu ne sais pas encore nommer.
Il prit le bol, hésitant. L’arôme du thé semblait murmurer à ses souvenirs, fouiller sous ses certitudes. La sorcière le fixa de ses yeux brûlants.
— Tu crois chercher des réponses, reprit-elle doucement. Mais parfois, l’errance est un choix ancien que ton âme a fait bien avant toi. Bois. Et souviens-toi que tout ce qui naît doit d’abord se perdre.
Le thé glissa dans sa gorge, amer et profond, mêlé d’une étrange douceur. Il éclata en lui comme une brèche dans ses pensées. Lorsqu’il reposa le bol, la sorcière se pencha, sa voix presque confidentielle :
— Un jour, on t’appellera d’un nom ancien. Tes pas porteront des légendes que tu n’as pas choisies. Mais ce soir, tu n’es qu’un homme. Et c’est là ta vraie force.
Il but encore, sentant la chaleur du thé se répandre dans ses veines. Une vision s’ouvrit comme un fleuve :
Il se tenait au sommet d’un pic vertigineux, surplombant une vallée dévastée. Des ruines noires s’étendaient à perte de vue, vestiges d’un temps révolu. Mais il ne regardait pas la terre : son regard portait au-delà des montagnes, vers une lumière éblouissante, pure. Loin, un éclat noir dansait sur le vent — une forme de légende oubliée, une promesse d’absolu. Il savait qu’il devait s’y rendre. Mais une peur sourde, indicible, le figeait. Ce voyage était une quête de vérité, mais la vérité portait un sacrifice que son âme refusait encore d’affronter.
Il baissa les yeux. La lumière persistait, mais il ne pouvait l’approcher. Pas encore.
Il s’éveilla dans la pénombre, la tête pleine de questions qu’il n’osait poser. La sorcière l’observait, silencieuse.
— Tu vois, dit-elle, grave, chaque rêve reflète un pas que tu feras. Le voyage qui t’attend n’est pas celui que tu imagines. Il sera fait de pertes et de découvertes, de douleurs et de joies. Chaque perte ouvrira un chemin vers un autre savoir. Et ce savoir, tu n’en connais encore que l’éclat.
Elle humidifia le bout de son index au fond de son propre bol, et posa une goutte sur le front du voyageur.
— Le jour où tu douteras de qui tu es, quand tout autour de toi semblera se dissoudre, souviens-toi de cette goutte. Elle te rappellera la mémoire oubliée de ce que tu es vraiment. Tout ce que tu as vu dans ces rêves, tout ce qui t’a effleuré… fait partie de toi. Un jour, tu te souviendras. Et le monde te reconnaîtra pour ce que tu seras devenu.
La sorcière sourit — un sourire qui n’appartenait qu’à elle, fait de silence et de vérité, comme une promesse encore voilée.
Il se leva, ses yeux brillant d’une lueur étrange, comme si les rêves qu’il avait bus se mêlaient déjà à la réalité. Il n’était plus tout à fait celui qui était entré, sans encore comprendre ce qui avait changé. La sorcière le regarda une dernière fois, son visage impassible mais empli d’une sagesse infinie.
— Tout ce que tu cherches, dit-elle doucement, est déjà en toi. Tu te perds, tu t’oublies, mais tu n’es jamais vraiment loin. Quand le temps viendra, tu sauras qui tu es. Et ce nom que tu portes… tu le découvriras comme une évidence.
Un courant d’air souffla doucement dans la salle, et les ombres dansaient, vivantes et mouvantes.
— Mais un nom, murmura-t-elle, plus pour elle-même, n’est jamais donné par hasard. Il choisit celui qui doit le porter.
Elle posa une main légère sur son épaule, un geste à la fois protecteur et énigmatique.
— Tu porteras le nom d’un vieux secret, d’un savoir oublié. Et ce nom, dit-elle, d’une voix claire mais douce, sera Merlin.
Le mot effleura son esprit comme un souffle, sans y pénétrer pleinement. Ce n’était qu’un nom, pourtant quelque chose en lui vibra — un écho, une résonance. Le regard de la sorcière se perdit un instant, comme si elle contemplait l’éternelle forêt qui semblait l’enlacer, elle aussi, de sa présence intemporelle.
— Merlin, répéta-t-elle, comme s’adressant à l’univers entier. Ce nom est un pont, un passage. Ce que tu deviendras, tu l’as déjà été. Ce que tu vivras, tu l’as déjà vécu. Mais tu n’as pas encore croisé ton propre reflet.
Elle se tourna vers lui, un sourire à peine esquissé, et ajouta :
— Pars maintenant, jeune Merlin. Le temps de ton aventure est venu.
Merlin, désormais plus qu’un voyageur, fut envahi d’une étrange paix — une paix qui, sans qu’il le sache encore, porterait le poids des années, des épreuves et des révélations à venir. Pour l’heure, il n’avait qu’un pas à faire. Un pas dans la forêt, vers l’invisible, là où l’histoire l’attendait.
Et tandis qu’il s’éloignait, la sorcière, seule dans la lueur vacillante, murmura :
— Le thé infuse lentement… mais le voyage commence toujours par une goutte.
Puis, comme scellant un secret plus ancien que les pierres, elle souffla son propre nom aux ombres :
— Naïa.
Un nom chargé de récits oubliés, celui d’une femme qui avait arpenté Brocéliande avant que les premiers chênes ne prennent racine. Ni le temps ni la mort n’avaient su l’enchaîner, et son histoire, flottant dans la brume, attendait ceux assez audacieux pour la chercher.
Merlin et sa Fée
Il était un temps où la Terre respirait au rythme du chant des peuples invisibles.
Sur les sentiers de Brocéliande, là où la brume s’attarde comme un vieux souvenir, certains savent encore percevoir ce que l’Histoire a cru éteindre. Les Hommes, dans leur aveuglement, ont altéré et façonné ce monde à leur image, oubliant l’harmonie qui y régnait autrefois, mais à l’ombre de leurs pas résonne encore l’écho d’autres présences. Elfes, fées, korrigans… ces êtres magiques ont appris à se fondre dans le silence, dissimulés sous l’écorce d’un arbre, derrière un menhir ou une racine. Ce que le regard n’aperçoit plus, le cœur de l’enfant le devine encore.
Aujourd'hui, ce sont les breuvages qui chuchotent à qui sait tendre l'oreille. Chaque gorgée devient un pont tendu entre ce monde et celui que les yeux oublient. On dit que ces potions ne sont pas de simples infusions, mais des reliques d’un temps où l’harmonie liait l’homme à la nature. Dans chaque tasse, il y a un secret, une promesse, celle de renouer avec le Petit Peuple qui se cache encore sous nos pieds, à la frontière de l’invisible.
Je suis Merlin, ou Merzhin en langue bretonne. Des années en arrière, lorsque la forêt était encore plus dense que la mémoire, j’ai rencontré une fée, fragile et blessée par la cruauté des hommes. Ensemble, dans l'intimité des clairières et autour de potions aux parfums enivrants, nous avons guéri nos cœurs et partagé des récits d'antan. Ses breuvages portaient en eux des secrets oubliés.
De ces instants sont nées "Les Potions de Merlin." Plus que de simples boissons, elles sont des portes vers un univers que la raison n’ose plus explorer. Chaque composition raconte une histoire, capture l'essence d'une légende et murmure une vérité cachée. Aujourd'hui, je t’invite, voyageur, à écouter ces récits. Installe-toi. Respire. Laisse-toi emporter.
Le monde moderne ne croit plus en la magie, mais peut-être sauras-tu, toi, retrouver cet émerveillement, ne serait-ce qu’un instant. Car au fond de ta tasse, quelque part entre la première et la dernière gorgée, se cache l'âme d'une fée.
Merlin
À l'orée des grands chênes et des brumes éternelles, une maison de bois respire au rythme de la forêt.
Au cœur du Morbihan, là où la forêt se fait refuge, nous avons ancré notre existence dans une maison de bois, abritée sous les chênes. C’est ici, à l’orée des légendes, que notre petite entreprise familiale a pris racine, nourrie par l’âme bretonne qui imprègne nos cœurs. La Bretagne n’est pas simplement la terre que nous habitons ; elle est un souffle, une mémoire, une âme ancienne qui résonne en nous.
Ce n’est pas un hasard si les mystères de cette région se sont révélés à nous. Autour d’une tasse de chocolat fumant, d’une infusion rare, ou d’un thé dont les notes rappellent des temps oubliés, la légende est venue à nous. Elle s’est glissée dans les paroles d’un conteur, s’est murmurée dans la confidence d’un ami connaissant des sentiers cachés. Peu à peu, elle a pris forme, nous entraînant dans une quête silencieuse, à la recherche de notre propre Graal : un lien intime avec le "Petit Peuple", ces gardiens invisibles des secrets de Brocéliande.
Convaincus que la vraie richesse réside dans le partage, en 2022, nous avons fait le choix de dédier notre passion à la découverte et à la transmission de breuvages d’exception. Chaque gorgée que nous offrons est une invitation à renouer avec un monde ancien, celui où la terre et l’homme respiraient en harmonie, où les légendes faisaient vibrer les cœur.