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Là où danse l'invisible
La nuit avait tendu son grand manteau sur la forêt de Brocéliande. Tout était silence, ou presque. Entre les branches noueuses d’un vieux chêne, une silhouette se balançait, minuscule ombre parmi les ombres.
Nyx, la petite chauve-souris, ouvrit ses ailes et s’élança dans l’air paisible. Elle aimait ce moment où le monde diurne s’effaçait, où les étoiles devenaient complices des créatures nocturnes.
Mais ce soir, il y avait autre chose. Un son étrange brisait l’harmonie de la nuit : un souffle saccadé, un soupir douloureux. Nyx fronça ses minuscules sourcils – du moins, elle imagina le faire – et suivit l’écho de cette plainte.
Là, au creux des racines d’un frêne centenaire, elle le vit.
Un hérisson.
Son petit corps était recroquevillé, ses piquants hérissés comme un champ de lances fragiles. Une de ses pattes avant reposait tordue sous lui, et une estafilade rouge sombre souillait son flanc.
Nyx battit des ailes plus vite.
— Hé… Toi, là… Ça va ?
Le hérisson entrouvrit un œil, fatigué.
— Pars. Ce n’est pas un bon soir pour discuter.
Sa voix était râpeuse, chargée de douleur.
Nyx, bien sûr, n’était pas du genre à obéir aux ordres d’un inconnu. Elle se posa tout près, la tête en bas, accrochée à une racine qui surplombait le blessé.
— Qu’est-ce qui t’est arrivé ?
Le hérisson soupira.
— Un renard. Je ne l’ai pas entendu arriver… Il m’a attrapé, secoué. J’ai réussi à rouler en boule, mais il m’a blessé… Et il reviendra sûrement.
Nyx frissonna. Elle connaissait la loi de la forêt : le fort chasse le faible. Mais cela ne la rendait pas moins cruelle.
— Tu ne peux pas rester là. Il faut que tu trouves un abri plus sûr.
Le hérisson émit un rire amer.
— Et où voudrais-tu que j’aille ? Je suis lent, blessé… Et seul.
Ce mot résonna en Nyx comme une note fausse dans une symphonie.
— Non, tu n’es pas seul. Moi, je suis là.
Le hérisson leva les yeux vers elle, incrédule.
— Toi ? Qu’est-ce qu’une chauve-souris pourrait faire pour un hérisson ?
Nyx pencha la tête, réfléchissant.
— Je pourrais… te guider. Je vois bien dans le noir, je sais où se trouvent les trous d’arbres les plus sûrs.
Le hérisson eut un sourire triste.
— C’est gentil… mais ce n’est pas ce dont j’ai besoin.
Nyx se redressa.
— Alors dis-moi ce dont tu as besoin.
Le hérisson hésita. Puis il soupira.
— J’aimerais croire…
— Croire en quoi ?
— En quelque chose d’autre que cette nuit sans fin.
Nyx battit des ailes, troublée.
— Tu crois que la nuit ne finit jamais ?
— Pour moi, non. Regarde-moi. Je suis blessé, incapable de fuir. Je vais soit mourir ici, soit être dévoré. C’est une nuit sans lendemain. Il n’y a pas de miracle. Pas de magie. Juste… la fin.
Le silence retomba entre eux.
Nyx le regarda longuement. Il y avait tant de lassitude dans cette voix, tant de résignation…
Puis, doucement, elle murmura :
— Et si la magie était juste… quelque chose qu’on ne voit pas, mais qui existe quand même ?
Le hérisson secoua la tête, fatigué.
— La magie, c’est pour ceux qui ont encore l’espoir. Moi, je n’ai plus rien.
Nyx sentit son petit cœur se serrer.
— Alors je vais te montrer.
Elle prit une profonde inspiration et, sans attendre de réponse, elle s’envola.
Le hérisson la regarda disparaître dans la nuit, sans comprendre.
L’avait-elle abandonné ?
Ou bien allait-elle vraiment lui prouver que l’invisible existait ?
Le hérisson resta immobile sous son frêne, la tête appuyée contre l’écorce rugueuse. L’écho du battement d’ailes de Nyx s’était dissipé dans la nuit. Était-elle partie pour de bon ?
Il voulait croire que non. Mais croire… Il ne savait plus comment faire.
Un bruissement dans les feuilles lui fit redresser la tête. Des ombres glissaient entre les arbres. Un frisson le traversa.
Le renard ?
Non. C’était autre chose.
Puis, tout doucement, un son naquit de l’obscurité. Un murmure, à peine plus qu’un soupir. Il ne venait ni du vent, ni des branches. Il était fluide, profond… une voix.
Non, plusieurs voix.
Le hérisson entrouvrit les yeux. Devant lui, la nuit s’animait.
Des lueurs pâles flottaient entre les racines et les pierres, leurs formes incertaines dansaient avec la brise. Des petites flammes bleutées, comme des étoiles descendues des cieux. Elles formaient un cercle, mouvantes et douces.
Et au centre…
Nyx.
Elle planait au-dessus du sol, les ailes grandes ouvertes, auréolée de cette lumière étrange.
— Qu’est-ce que… ? souffla le hérisson.
— La magie.
Nyx se posa devant lui, le regard brillant.
— Ils étaient là avant toi. Avant moi. Avant même les arbres. Ce sont les âmes des anciens esprits de la forêt.
Le hérisson frissonna, captivé.
— Des esprits ?
— Oui. Certains les appellent les feux follets, d’autres disent qu’ils sont les gardiens du bois. Moi, je crois que ce sont des promesses oubliées.
Le hérisson déglutit.
— Des promesses ?
Nyx s’approcha, baissant la voix comme si elle lui confiait un secret.
— Quand une créature de cette forêt perd espoir, ils viennent souffler un souvenir. Un souvenir de ce qu’elle a été, de ce qu’elle peut encore être.
Elle battit des ailes lentement.
— Et ce soir, ils sont venus pour toi.
Le hérisson n’osait plus respirer. Il sentait quelque chose autour de lui. Comme une brise qui ne venait pas du vent. Une chaleur qui n’appartenait pas au feu.
Un frisson courut le long de son échine.
Il se souvenait.
Il se souvenait des nuits où il courait sans crainte sous les fougères. Du goût des mûres sucrées volées aux merles. Du plaisir simple d’un rayon de lune sur son museau.
Il se souvenait d’un temps où il n’était pas seulement une créature blessée, attendant la fin.
Les flammes dansèrent plus haut, et dans leur éclat, il crut voir une forme. Une ombre de lui-même, avant la blessure. Fort, libre, invincible.
Il ferma les yeux, et quelque chose en lui se ralluma.
Quand il les rouvrit, Nyx souriait.
— Tu vois ? La magie, ce n’est pas des sorts et des enchantements.
Elle toucha son museau de son aile avec douceur.
— C’est ce qu’on choisit de croire.
Le hérisson sentit une larme chaude rouler sur son museau. Il inspira profondément. Pour la première fois depuis sa blessure, il sentait autre chose que la douleur.
Il sentait la vie.
Nyx se redressa et regarda vers l’est.
— Le renard reviendra bientôt. Mais si tu crois en ce que tu viens de voir… tu sauras où aller.
Le hérisson, d’abord hésitant, sentit ses muscles se tendre. Son souffle se fit plus profond.
Il hocha la tête.
— Montre-moi le chemin.
Et sous le regard bienveillant des feux follets, la chauve-souris et le hérisson s’enfoncèrent dans la nuit, là où danse l’invisible.
Ils avancèrent dans la forêt. La brise nocturne caressait les feuillages, et sous la pâle lueur des feux follets, chaque ombre semblait vibrer d’une vie ancienne.
Le hérisson avançait lentement, encore incertain, mais quelque chose avait changé. Chaque pas lui semblait un peu plus léger, comme si le poids de ses blessures s’effaçait sous les murmures du bois.
Nyx planait au-dessus de lui, silencieuse. Elle le regardait du coin de l’œil, observant les tremblements de son museau, les hésitations de ses pattes griffues.
— Où allons-nous ? finit-il par demander.
— Là où ton cœur te porte.
Le hérisson s’arrêta.
— Je ne sais pas où aller. Avant… j’avais un terrier, un endroit sûr. Mais depuis que le renard m’a trouvé, je n’ai plus rien. Plus de maison. Plus d’endroit où je peux être en paix.
Nyx se posa sur une branche basse.
— Une maison, ce n’est pas que des racines et de la mousse.
Le hérisson baissa les yeux.
— Alors c’est quoi ?
— C’est là où ton âme respire.
Il resta silencieux, repensant à cette nuit où tout avait changé. Le renard… ses crocs, sa peur… sa fuite éperdue à travers les ronces.
— Je ne veux plus jamais avoir peur, murmura-t-il.
Nyx hocha la tête.
— Alors il faut que tu apprennes à voir autrement.
Elle déploya ses ailes, s’élevant sans bruit dans l’air tiède.
— Suis-moi.
Le hérisson hésita, mais il avança.
Ils marchèrent longtemps. Plus loin que les fougères, plus loin que les racines où le renard avait laissé son odeur. Plus loin que ce qu’il connaissait.
Et puis…
Un murmure s’éleva.
Un chant.
L’eau.
Devant eux, un ruisseau serpentait entre les pierres, scintillant sous les étoiles. Nyx se posa au bord et tapota l’eau de son aile.
— Regarde-toi.
Le hérisson s’approcha. Il s’attendait à y voir son reflet brisé, une créature fatiguée, marquée par la peur.
Mais il vit autre chose.
Il vit un survivant.
Ses épines luisaient sous la lune, et dans ses yeux sombres brillait une lueur nouvelle.
Il souffla.
— C’est vraiment moi ?
Nyx sourit.
— Oui. Toi, après la peur.
Le hérisson sentit un frisson courir sous sa peau.
— Mais… et si le renard revient ?
Nyx se redressa, le regard brillant.
— Alors tu sauras qu’il ne peut pas t’enlever ce que tu as trouvé ce soir.
Le hérisson inspira profondément. L’air était doux. Il s’en imprégna.
Il était encore blessé. Il était encore fragile. Mais il était là.
Et ce soir, pour la première fois depuis longtemps…
Il se sentait vivant.
Merlin et sa Fée
Il était un temps où la Terre respirait au rythme du chant des peuples invisibles.
Sur les sentiers de Brocéliande, là où la brume s’attarde comme un vieux souvenir, certains savent encore percevoir ce que l’Histoire a cru éteindre. Les Hommes, dans leur aveuglement, ont altéré et façonné ce monde à leur image, oubliant l’harmonie qui y régnait autrefois, mais à l’ombre de leurs pas résonne encore l’écho d’autres présences. Elfes, fées, korrigans… ces êtres magiques ont appris à se fondre dans le silence, dissimulés sous l’écorce d’un arbre, derrière un menhir ou une racine. Ce que le regard n’aperçoit plus, le cœur de l’enfant le devine encore.
Aujourd'hui, ce sont les breuvages qui chuchotent à qui sait tendre l'oreille. Chaque gorgée devient un pont tendu entre ce monde et celui que les yeux oublient. On dit que ces potions ne sont pas de simples infusions, mais des reliques d’un temps où l’harmonie liait l’homme à la nature. Dans chaque tasse, il y a un secret, une promesse, celle de renouer avec le Petit Peuple qui se cache encore sous nos pieds, à la frontière de l’invisible.
Je suis Merlin, ou Merzhin en langue bretonne. Des années en arrière, lorsque la forêt était encore plus dense que la mémoire, j’ai rencontré une fée, fragile et blessée par la cruauté des hommes. Ensemble, dans l'intimité des clairières et autour de potions aux parfums enivrants, nous avons guéri nos cœurs et partagé des récits d'antan. Ses breuvages portaient en eux des secrets oubliés.
De ces instants sont nées "Les Potions de Merlin." Plus que de simples boissons, elles sont des portes vers un univers que la raison n’ose plus explorer. Chaque composition raconte une histoire, capture l'essence d'une légende et murmure une vérité cachée. Aujourd'hui, je t’invite, voyageur, à écouter ces récits. Installe-toi. Respire. Laisse-toi emporter.
Le monde moderne ne croit plus en la magie, mais peut-être sauras-tu, toi, retrouver cet émerveillement, ne serait-ce qu’un instant. Car au fond de ta tasse, quelque part entre la première et la dernière gorgée, se cache l'âme d'une fée.
Merlin
À l'orée des grands chênes et des brumes éternelles, une maison de bois respire au rythme de la forêt.
Au cœur du Morbihan, là où la forêt se fait refuge, nous avons ancré notre existence dans une maison de bois, abritée sous les chênes. C’est ici, à l’orée des légendes, que notre petite entreprise familiale a pris racine, nourrie par l’âme bretonne qui imprègne nos cœurs. La Bretagne n’est pas simplement la terre que nous habitons ; elle est un souffle, une mémoire, une âme ancienne qui résonne en nous.
Ce n’est pas un hasard si les mystères de cette région se sont révélés à nous. Autour d’une tasse de chocolat fumant, d’une infusion rare, ou d’un thé dont les notes rappellent des temps oubliés, la légende est venue à nous. Elle s’est glissée dans les paroles d’un conteur, s’est murmurée dans la confidence d’un ami connaissant des sentiers cachés. Peu à peu, elle a pris forme, nous entraînant dans une quête silencieuse, à la recherche de notre propre Graal : un lien intime avec le "Petit Peuple", ces gardiens invisibles des secrets de Brocéliande.
Convaincus que la vraie richesse réside dans le partage, en 2022, nous avons fait le choix de dédier notre passion à la découverte et à la transmission de breuvages d’exception. Chaque gorgée que nous offrons est une invitation à renouer avec un monde ancien, celui où la terre et l’homme respiraient en harmonie, où les légendes faisaient vibrer les cœur.